Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
A 42 ans, Troy Davis a déjà échappé à trois dates d'exécution. La dernière fois, c'était en 2009 lorsque la Cour suprême des Etats-Unis avait exceptionnellement ordonné à un tribunal fédéral de Géorgie d'examiner les faits nouveaux qui pouvaient plaider en faveur de l'innocence du condamné.
Mais dans cette affaire, l'arme du crime n'a jamais été retrouvée, aucune empreinte ni trace ADN n'a été relevée. La condamnation de Troy Davis repose en fait sur les dépositions de neuf témoins. Et le fait que sept d'entre eux soient depuis revenus sur leurs déclarations n'a pas suffit. A l'issue de l'audience, en juin 2010, le juge fédéral a estimé que Troy Davis n'avait pas apporté la preuve de son innocence. C'est cette décision que la Cour suprême vient de confirmer.
L'Etat de Géorgie peut donc désormais assigner une nouvelle date d'exécution. Ce serait la quatrième, pour un homme qui est devenu un véritable symbole de la lutte contre la peine de mort aux Etats-Unis. La dernière chance de Troy Davis réside désormais dans le comité des grâces de Géorgie. Lui seul pourrait lui épargner l'injection létale et commuer sa peine en prison à vie sans possibilité de sortie.