Le juge Fine a pris des risques en lançant ce procès dans l’un des Etats les plus conservateurs des Etats-Unis. Rien qu’en 2010, dix-sept personnes ont été exécutées au Texas.
Mais ce juge n’est pas un magistrat comme les autres. Ancien drogué reconverti, il est connu pour son franc-parler et ses jugements insolites. Alors en mars 2010, quand il doit statuer sur le cas d’un jeune Noir de 25 ans, accusé du meurtre d’une femme lors d’un cambriolage, il déclare que la peine de mort est anticonstitutionnelle.
Selon les abolitionnistes, la peine capitale est contraire au huitième amendement de la Constitution américaine qui interdit « les châtiments cruels et inhabituels ». Les témoignages ou les empreintes digitales ne seraient pas assez fiables et amèneraient trop souvent à condamner des innocents.
Pour preuve, le cas d’un homme exécuté en 2000 sur la base d’un cheveu retrouvé sur la scène du crime. Dix ans plus tard, il a été prouvé que ce cheveu n’était pas le sien et qu’il avait été victime, comme beaucoup d’autres, d’une erreur judiciaire.