Avec notre correspondant à Washington, Pierre Yves Dugua
Brian Moynihan n’a pas voulu dire lui-même publiquement qu’il entamait la suppression de 30 000 postes chez Bank of America dans ses activités de banque de détail. Le patron de la première banque de dépôt des Etats-Unis s’est pourtant longuement expliqué devant un parterre d’analystes, lundi matin. Mais ce n’est que par le biais d’un communiqué, publié par la suite, que l’institution qui compte plus de 5 700 agences et 280 000 employés aux Etats-Unis a finit par lâcher la mauvaise nouvelle.
Les actionnaires de Bank of America sont inquiets depuis des mois, ils constatent que la prolongation de la crise immobilière plombe les résultats de la banque. Le cours de Bank of America a perdu près de 50% depuis janvier. Le marché est alarmé de la multiplication des poursuites judiciaires contre Bank of America au titre de sa responsabilité dans la vente, jusqu’en 2008, d’obligations adossées à des prêts immobiliers qui se sont révélés toxiques. L’issue de ces poursuites au civil fait planer un doute sur le niveau adéquat de ces provisions.
En outre, les autorités réglementaires lui demandent d’augmenter ses fonds propres. Or Bank of America a déjà vendu pour plusieurs dizaines de milliards d’actifs afin d’y parvenir. Mais ces actionnaires craignent que cela ne suffisse pas.