Etats-Unis : les grandes banques au centre d'une affaire de saisies immobilières

Trois des plus grands organismes de crédits américains ont admis cette semaine avoir procédé à des saisies immobilières, sans avoir étudié tous les dossiers. Une affaire qui prend de l'ampleur aux Etats-Unis et risque de déclencher des poursuites à la chaîne. Bank of America, la plus grande banque du pays, a annoncé vendredi 1er octobre 2010 la suspension dans 23 Etats américains de saisies immobilières en cours, sans en préciser le nombre, pour s'assurer qu'elles ont suivi « des procédures correctes ».

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

L'affaire a commencé à faire du bruit la semaine dernière. L'organisme de crédit Ally Bank, ex-General Motors, reconnait que des erreurs de procédures ont été commises. Certaines autorisations de saisies ont été signées par des employés sans réelles connaissances des dossiers.

Selon le cabinet d'expertise Realy Trac, près de 100 000 saisies ont été effectuées pour le seul mois d'août. On pourrait en compter plus d'un million, au total, sur l'année 2010. Le taux de chômage ne baisse pas aux Etats-Unis et les impayés s'accumulent. Les employés des organismes de crédit, débordés, auraient signé les ordres de saisies de manière presque automatique.

Les amendes pourraient se chiffrer en centaines de millions de dollars

Mercredi dernier, JP Morgan Chase emboîte le pas à Ally Bank. La banque demande aux tribunaux de suspendre 56 000 dossiers de saisies immobilières. Deux jours plus tard, c'est au tour de Bank Of America de fait le même genre d'annonce. La plus grande banque américaine ne donne pas de chiffre mais elle suspend les saisies dans 23 des 50 Etats américains. « Pour s'assurer que les procédures ont été suivies », explique Bank of America.

Et si ces procédures n'ont pas été suivies, il y a des chances pour que des actions collectives soient menées devant les tribunaux par les propriétaires des biens confisqués. Les logements resteront saisis puisque les traites n'ont pas été payées mais les amendes et sanctions pourraient se chiffrer en centaines de millions de dollars, ce qui serait catastrophique pour les organismes de crédit américains.

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