Obama sur les routes du Midwest à l’écoute de l’Amérique profonde

Le président américain est en difficulté. Le taux de chômage est au plus haut, l’économie est en berne, et les critiques fusent de toutes parts, même au sein de son propre camp. Pour tenter de renouer avec la popularité grâce à laquelle il a été élu à la Maison Blanche, Barack Obama a initié lundi 15 août 2011 une tournée de trois jours dans les Etats du Midwest, sinistrés par la crise économique.

Après la mort d’Oussama ben Laden qui a marqué la fin de l’une des plus grandes traques de l’histoire des Etats-Unis, la réélection du président semblait assurer. Une voie royale vers un second mandat était ouverte.

Mais cette victoire s’est heurtée à la persistance de la crise économique. Le taux de chômage a dépassé les 9%, et plus de la moitié des Américains pensent que le pays est engagé sur la mauvaise pente. La perte de la note souveraine AAA n’a fait que renforcer ce sentiment. Sa cote de popularité a également largement été érodée par le conflit avec les républicains autour de la question de la dette. Le compromis trouvé suscite les critiques au sein de ses partisans, et une partie de la population n’y a vu que des bisbilles politiciennes. Certains citoyens, surtout dans l’intérieur du pays, sont en fait de plus en plus furieux contre les hommes politiques et ne saisissent pas l’intérêt des débats et des manœuvres qui ont cours dans la capitale fédérale. Et c’est bien pour cela que le président a lancé ce projet de tournée dans les Etats parmi les plus ruraux du pays.

A la reconquête du Midwest

Pour changer son image d’homme de Washington, lointain et mêlé aux conflits et dysfonctionnements de la capitale, Barack Obama se lance sur les longues lignes droites des routes du Midwest à bord d’un bus.

L’Iowa, le Minnesota et l’Illinois sont sur le chemin de son épopée. Lors de la campagne de 2008, il l’avait emporté dans ces trois Etats, essentiels pour obtenir un nouveau mandat, mais aujourd’hui les démocrates n’ont plus aucune certitude. Le président cherche donc à se rapprocher de l’Américain moyen. Or, pour ce faire, il doit s’éloigner des hommes comme des querelles politiques. Il s’est d’ailleurs déclaré très « heureux de pouvoir enfin s’échapper de Washington ». Pour souligner cette proximité avec la population, le directeur de la communication de la Maison Blanche a insisté pour présenter cette initiative comme un « voyage d’écoute ».

Bien sûr, un président, même « à l’écoute », ne reste pas muet. Ce sera donc une occasion pour lui d’exposer ses plans de relance de la croissance et de l’emploi, mais aussi de tenter de restaurer la confiance d’un pays en proie aux doutes et aux incertitudes. Mais ce voyage est surtout une excellente opportunité de tester sa machine électorale et sa popularité sur le terrain. Il semble dès lors qu’à quinze mois d’une élection présidentielle qui s’annonce difficile, les premières armes de la campagne ne soient déjà affutées.

L’horizon de 2012

Plusieurs personnalités républicaines s’étaient rendues ce week-end dans certains de ces Etats du Midwest, notamment l’Iowa. Et ce n’est pas trop dire qu’ils n’ont pas ménagé leurs critiques. Pour autant, la situation n’est pas si dramatique pour l’homme de la Maison Blanche. Candidat désigné, il s’épargnera cette fois-ci les affres des primaires, coûteuses en moyen et en énergie. Alors que chez les républicains, la bataille s’annonce féroce entre les trois principaux prétendants à la candidature suprême, Rick Perry, Mitt Rommey et Michele Bachmann.

Une nouvelle récente peut également permettre à Barack Obama de continuer à espérer. Le Bureau du Congrès du Budget américain a en effet annoncé une légère baisse du chômage en 2012, une baisse qui arriverait donc à point nommé dans la campagne.

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