Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
En une démarche inhabituelle pour l’Argentine, la présidente Cristina Fernández de Kirchner a téléphoné dimanche soir à Mauricio Macri pour le féliciter. Réélu maire de Buenos Aires avec 28 points d’avance sur le candidat soutenu par la chef de l’Etat, Macri est l’homme politique du moment, avec trois succès successifs en quelques semaines.
Le 10 juillet 2011, il gagne largement le premier tour dans la capitale. Le 17, son candidat au poste de gouverneur de la province de Santa Fe est à deux doigts de battre le favori socialiste et relègue à la troisième place le représentant du kirchnérisme. Et le voilà plébiscité pour un second mandat.
Fort de ce nouveau capital politique, Macri sera confronté dès le 1er août à un choix difficile. S’il décidait d’appuyer l’un des candidats de l’opposition à la présidentielle d’octobre, comme le radical Ricardo Alfonsín ou, plus probablement, le péroniste dissident Eduardo Duhalde, il pourrait contraindre la présidente à disputer un second tour hasardeux. Mais, s’il maintenait son indépendance, favorisant indirectement la réélection de la chef de l’Etat, il pourrait être le champion de l’opposition pour la présidentielle de 2015. C’est sans doute en ayant cela à l’esprit que Cristina Fernández s’est empressée de féliciter Mauricio Macri.