Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
En Argentine, la campagne pour l’élection présidentielle d’octobre prochain est lancée. Lors d’un discours diffusé à la télévision, l’actuelle présidente péroniste Cristina Fernández de Kirchner a annoncé sa candidature.
« Je veux remercier tous les Argentins qui me disent : "ne laisse pas tomber, va de l’avant." Comment est-ce que je pourrais, moi, laisser tomber, ne pas aller de l’avant ? Nous allons nous soumettre une nouvelle fois à la volonté populaire », a-t-elle déclaré.
C’en est donc fini de l’attente et des spéculations. Cristina Fernández de Kirchner a décidé de briguer un nouveau mandat. C’était l’hypothèse la plus probable, même si on la disait fatiguée et soumise à la pression de ses enfants qui souhaitaient qu’elle abandonne la vie politique.
La présidente a affirmé n’avoir jamais douté qu’elle devait se représenter, en se référant avec émotion à son époux et prédécesseur Néstor Kirchner, mort d'une crise cardiaque en octobre 2010, dont elle porte toujours le deuil.
Dans son discours, où elle a été parfois au bord des larmes, Cristina Fernández de Kirchner s’est également adressée aux jeunes, dont beaucoup sont venus à la politique en s’enrôlant derrière les bannières du péronisme de gauche déployées par les Kirchner. « J’espère être un pont entre nouvelles et anciennes générations. Nous continuerons d’avancer pour construire cette Argentine où nous vivons tous ensemble. »
Cristina Kirchner donnée gagnante de tous les sondages
Portée par une forte croissance économique, Cristina Fernández de Kirchner est donnée gagnante par tous les sondages face à une opposition divisée, à la présidentielle. Mais elle devra affronter quatre mois de campagne où elle ne pourra plus jouer sur le seul registre de l’émotion.
A la dernière présidentielle en 2007, Cristina Kirchner avait gagné haut la main, en raflant dès le premier tour 45,23% des voix. Son mari, malgré la grande popularité dont il bénéficiait à l'époque, lui avait cédé sa place. Il avait renoncé à briguer un second mandat par pur calcul politique.
Le couple présidentiel avait mis sur pied une stratégie qui ressemble à un jeu de chaise tournante, se repassant à chaque échéance électorale le fauteuil présidentiel pour contourner la loi qui n’autorise pas plus deux mandats successifs. Ce plan a été bouleversé, il y a quelque huit mois, quand Néstor Kirchner est décédé brutalement d'une crise cardiaque.