Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette
L'affaire jette un froid dans les relations russo-américaines qui s'étaient un peu détendues depuis l'arrivée de Barack Obama et Dmitri Medvedev.
À l'origine : la mort d'un juriste, Sergueï Magnitski, dans une prison moscovite. Malade, il n'avait pas été soigné. Il aurait même été tabassé quelques heures avant son décès. Sa mort, en novembre 2009, avait suscité une indignation générale à l'étranger.
Les parlements européens et canadien avaient déjà recommandé de prendre des mesures contre des officiels russes. Mais les Américains ont été les premiers à réagir concrètement, en dressant une liste noire, dont l'existence a été révélée cette semaine par le Washington Post.
Pour Moscou, il s'agit d'une intrusion dans les affaires intérieures du pays, un geste inamical selon le ministère des Affaires étrangères qui parle d'un « irritant sérieux » dans les relations bilatérales.
Des diplomates russes ont d'ailleurs mis en garde le département d'État américain récemment : il ne faudra pas compter sur la Russie dans les dossiers nord-coréen, libyen afghan ou iranien si le Sénat américain vote en faveur de sanctions encore plus sévères contre les atteintes aux droits de l'homme, comme il a prévu de le faire dans les prochains jours.