Avec notre correspondante à Santiago du Chili, Claire Martin
Des ingrats. C’est ce que certains pourraient penser des 33 mineurs. Après tout, c’est l’Etat chilien qui jusqu’ici a financé leur opération de secours. La plus grande opération jamais réalisée dans le secteur minier. 31 des 33 mineurs portent pourtant plainte contre l’Etat pour préjudice moral et faute de service.
Leur argument ? Si l’institution publique chargée de contrôler la sécurité dans les mines, le Sernageomin, avait fait son travail, les 33 ne se seraient pas retrouvés piégés sous terre. « Des mises aux normes avaient été exigées par les institutions d’Etat dans la mine de San José afin d’assurer un fonctionnement correct, a expliqué leur avocate, Dafné Rossel. Or, elles n’ont pas été réalisées. Alors même que le Sernageomin avait établi que différentes parties de la mine devaient être renforcées, par exemple, cela n’a pas été fait. Malgré ces infractions, la mine a continué de fonctionner ».
Les mineurs réclament près de 12 millions d’euros. Luis Urzua, considéré à l’époque comme le leader des 33, a précisé qu’ils n’étaient pas contre le gouvernement. « Nous ne sommes pas contre les gens qui ont travaillé pour nous sauver », a-t-il affirmé. Selon leur avocate, cette action en justice a aussi pour but d’exiger plus de contrôle dans le secteur minier.