Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Depuis des semaines, et en dépit de la polémique grandissante, Carrefour avait toujours affiché son optimisme. La multinationale de la distribution savait que son projet de fusion avec la chaîne de supermarchés brésiliens Pao de açucar (Pain de sucre, en portugais) bénéficiait du soutien des autorités brésiliennes, au premier rang desquelles la banque d’Etat BNDES (Banque nationale brésilienne de développement).
Casino en position de force
En cas de fusion réussie, l’organisme avait promis au patron de Pao de açucar de participer à l’union à hauteur de près de deux milliards d’euros. Mais la résistance acharnée de Casino a fini par payer. La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a finalement décidé en fin de semaine dernière qu’il n’était pas question qu’une banque publique s’immisce et surtout prenne position dans une telle fusion. Conséquence : quelques heures à peine après le conseil d’administration de Casino à Paris, la BNDES retirait son soutien à Pao de açucar et à son projet de fusion avec Carrefour. Casino, malmené depuis des semaines, se retrouve donc en position de force.
Le patron de Pao de açucar doit désormais chercher une issue honorable à la crise. Lui qui avait cru pouvoir évincer Casino au profit de Carrefour en s’assurant du soutien des autorités brésiliennes vient de perdre sur les deux tableaux.