Le Pérou bascule à gauche

Au Pérou, plus de 80% des bulletins de vote ont été dépouillés et le candidat de la gauche nationaliste Ollanta Humala recueille pour le moment 50,7% des voix contre 49,3% pour son adversaire de la droite populiste Keiko Fujimori. Cependant, quel que soit le nom du vainqueur de l'élection présidentielle, ce dernier devra affronter dès sa prise de fonction un pays très divisé. Il succédera au président sortant Alan Garcia (centre-droit) qui ne pouvait briguer un deuxième mandat consécutif.

Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier

On savait que le Pérou était loin d’être une nation unie rassemblant 28 millions de Péruviens vivant tous au même rythme. On savait aussi que la brèche sociale qui existe dans le pays était profonde.

Malgré tout, ces différences semblent encore plus visibles au lendemain de l’élection présidentielle qui a exacerbé les nombreuses divisions existant dans le pays, d'abord entre les habitants de la capitale et ceux de la province. Lima est ainsi l'une des seules régions du Pérou à avoir voté en majorité pour Keiko Fujimori,  la candidate de droite, qui se voulait la garante du système en place.

Plus globalement, cette élection a aussi révélé combien l’incompréhension est grande entre les Péruviens les plus aisés qui bénéficient de la fameuse croissance économique et ceux qui vivent toujours en marge du système, parfois sans eau ou électricité. Et durant la campagne électorale, ce sont deux visions opposées de la société qui se sont affrontées à coup de déclarations intolérantes et d’attaques laissant la part belle aux préjugés.

Pour Ollanta Humala, probable nouveau président, l’un des premiers défis à relever sera donc de réconcilier les Péruviens. Une tâche qui s’annonce d’ores et déjà très compliquée.

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