Avec notre correspondant à Cusco, Éric Samson
La place dans le centre historique de Cusco est petite, mais les partisans de Keiko Fujimori ont bien du mal à la remplir. Rien d’étonnant, le sud du Pérou, indigène et pauvre, est un bastion du candidat nationaliste, Ollanta Humala.
La fille de l'ancien président Fujimori peut cependant compter sur les électeurs de Lima, une bonne partie de la droite, des milieux d’affaires et du parti au pouvoir.
Les deux finalistes de la présidentielle ont besoin du vote des indécis pour l'emporter. Dès lors, tout est bon. À Cusco, dans le meeting de Keiko Fujimori, la collecte des voix passe par des distributions de petits cadeaux bien à l’image du clientélisme politique de son père. Les attaques personnelles sont aussi des armes de conquête électorale. Un exemple : le beau-père américain de Keiko Fujimori a dû reconnaître qu’il avait oublié de payer ses impôts.
Ollanta Humala vient d’être accusé d’être lié au trafic de drogue, via des membres de sa campagne. La presse, qui lui est très largement hostile, affirme qu’il aurait commis des violations aux droits de l’homme à l’époque de la lutte contre la subversion. Humala a demandé aux Péruviens de voter en conscience, sans peur, mais « en se souvenant », pour éviter le retour de la dictature.
Keiko Fujimori, elle, affirme qu’elle n’est pas responsable des erreurs de son père dont elle continue de penser que son gouvernement a été le meilleur de l’histoire du pays.
Condamné en 2009 à 25 ans de prison pour violation des droits de l’homme et crimes contre l'humanité, l’ancien président péruvien (1990-2000) Alberto Fujimori est incarcéré depuis 2007 dans un centre de police, à l'est de Lima, où il est le seul détenu.
Après le premier tour de la présidentielle le 11 avril, le candidat conservateur Ollanta Humala (Gana Peru) avait obtenu 31,07% des voix; Keiko Fujimori (Fuerza 2011), 23,54%.
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À consulter :
Les mauvais calculs d'Alberto Fujimori. Article RFI 8/11/2005