Avec notre correspondant à Lima, Eric Samson
Les deux candidats ont un handicap à surmonter. Keiko Fujimori est la fille de son père, un ex-président condamné à 25 ans de prison pour corruption et violation des droits de l´homme. Tout au long du débat, le candidat nationaliste Ollanta Humala n´a pas cessé de rappeler les liens de son adversaire avec un passé qui fait encore peur.
« Les Péruviens sont aujourd´hui devant un choix décisif : défendre la démocratie ou accepter le retour de la dictature, la corruption généralisée, la mainmise sur les médias de communication, la violation des droits de l´homme, la persécution politique. »
Parlant des erreurs de son père comme d´une croix qu´elle doit porter, Keiko Fujimori a essayé de prendre ses distances : « C´est moi la candidate, pas Alberto Fujimori. C´est moi qui prends les décisions dans mon parti. C´est moi qui ai choisi mon équipe technique, qui ai convoqué les candidats élus députés. Si je suis élue présidente du Pérou, c´est moi qui prendrai les décisions ».
Keiko Fujimori a mis l´accent sur ce qu´elle appelle « les contradictions du programme économique d´Ollanta Humala », qu´elle présente comme un adversaire de l´économie de marché. Elle a insisté sur son grade de commandant, pour le présenter comme un partisan du président vénézuélien Hugo Chavez. Les deux finalistes ont tout de même été d´accord sur une chose : aucun ne souhaite se présenter à la réélection.