La campagne du deuxième tour s'engage pour les deux finalistes de la présidentielle

Au Pérou, les résultats officiels confirment chaque fois un peu plus les sondages de sortie des urnes du premier tour du scrutin présidentiel, le 10 avril. Alors que plus de 86% des suffrages ont été dépouillés, le nationaliste de gauche Ollanta Humala a obtenu environ 31 % des suffrages. Viennent ensuite Keiko Fujimori, avec quelque 23 %, et l´ancien ministre Pedro Pablo Kuczynski avec 19 %. Le duel annoncé Humala - Fujimori aura donc bien lieu et les deux finalistes sont déjà en quête de voix.

Avec notre envoyé spécial à Lima, Eric Samson

Alors même que les résultats officiels définitifs ne seront pas connus avant au moins une semaine, les perdants du premier tour commencent à poser leurs conditions aux deux finalistes. Un paradoxe tout relatif : le lieutenant-colonel à la retraite, Ollanta Humala, et Keiko Fujimori, fille de l'ancien président Alberto Fujimori, ont en effet besoin des voix de leurs rivaux pour l´emporter le 5 juin prochain. Les négociations n´ont pas officiellement commencé mais les conditions sont sur la table.

Pour le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa et les milieux d´affaires, le Pérou doit poursuivre les réformes néolibérales en cours et maintenir une économie de marché favorable aux investissements étrangers.
L'ancien président, Alejandro Toledo, arrivé 4ème de l´élection de dimanche, a lui indiqué qu´il examinerait les programmes des deux finalistes et qu’il soutiendrait le candidat qui s’engagera à préserver le système démocratique et les droits de l´homme. Une mise en demeure assez curieuse car aucun des finalistes n´a évidemment annoncé qu´il allait violer l´Etat de Droit. Ollanta Humala et Keiko Fujimori ont tout de même été priés de s´engager par écrit, voire de donner les noms de leur futur Premier ministre et principaux collaborateurs.

Si la clef du 2ème tour repose sur les transferts de voix, les deux finalistes ont tout de même un argument pour ne pas céder aux états-majors des partis : ceux-ci sont en effet très peu suivis par la population.

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