Présidentielle au Pérou : léger avantage pour Ollanta Humala

Au Pérou, on ne dispose pas encore de résultats complets officiels, seulement 75% des bulletins ont été dépouillés mais les premiers chiffres donnent les deux candidats au coude à coude avec un léger avantage pour Ollanta Humala qui s'est proclamé vainqueur. Humala, un ancien officier, candidat de la gauche nationaliste, affrontait Keiko Fujimori, candidate de la droite populiste, fille de l'ancien chef d'Etat autoritaire Alberto Fujimori.

Avec notre envoyé spécial à Lima, Eric Samson

Keiko Fujimori venait de quitter l´hôtel Bolivar au bras de sa mère. L´échaffaudage de la tribune montée en cas de victoire était déjà en train d´être démonté. Soudainement, les cris de « Keiko Presidente ! » ont repris du volume.

Pourquoi ? Parce que les premiers résultats officiels du Bureau National des Processus Electoraux ont montré que la différence entre le candidat de gauche Ollanta Humala et la fille de l´ancien président Alberto Fujimori n´était plus que de quelques dixièmes.

Avec 79% des suffrages dépouillés, Humala obtient 50,5% et Keiko Fujimori 49,5%. Et 1% de différence, c'est très peu. Les Fujimoristes ont l´espoir de remonter la pente grâce au vote des Péruviens de l´étranger mais cela ne devrait pas être suffisant. Les votes qui manquent proviennent en grande partie des zones rurales, là où Humala l´emporte généralement avec de 60 à 70% des suffrages.

Il se confirme donc que cette élection est la plus disputée de l´histoire du Pérou, mais sauf surprise, Humala devrait passer. Il a d´ailleurs parlé de victoire à la télévision et s´est rendu sur une place du centre historique de Lima oú l´attendent ses partisans.

Le pays est profondément divisé mais quoi qu'il en soit, le vainqueur devra mener certains chantiers incontournables. Maintenir la croissance et les investissements étrangers, tout en redistribuant les fruits de cette croissance, qui pour le moment, ne se traduit pas en développement social : 30% de la population péruvienne vit toujours dans la pauvreté ou l´indigence.

Le pays a également de graves problèmes d´insécurité et de corruption, le tout aggravé par une justice politisée et peu efficace. Cela fait beaucoup de chantiers pour un président rejeté par pratiquement un électeur sur deux et qui n´aura pas de majorité au sein du prochain congrès.
 

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