Affaire DSK: les médias américains tentent de comprendre les réactions françaises

Les images de Dominique Strauss-Kahn menotté, les caméras le filmant sans complaisance lors de sa première audition, son incarcération dans une prison surpeuplée, toute cette procédure américaine a été jugée brutale et indécente par une partie de l'opinion française. A leur tour, les médias américains tentent de comprendre ces réactions.

« C'est de l'anti-américanisme. Une sorte de réponse épidermique comme les Français en éprouvent régulièrement envers ce pays qu'ils aiment haïr », dit en substance le Los Angeles Times en essayant d'expliquer à ses lecteurs pourquoi l'opinion française a parfois réagi de façon si hostile.

Mais le grand journal californien soupçonne que les reproches adressés à la justice américaine cachent « une division culturelle plus large, plus profonde et plus agitée que ne l'est l'océan Atlantique séparant les deux pays, en l'occurrence qu'en matière de sexe, les Français se considèrent comme ouverts et progressistes et disqualifient les Américains jugés puritains et coincés ».

CNN s'attache aussi à analyser les sentiments français qu'elle décrit comme allant du choc à la sympathie pour le prévenu. Et la chaîne revient ce fossé culturel : « la France a typiquement un comportement laisser-faire envers les liaisons extra-maritales, même s'il y a des enfants à la clé. Des informations comme celle qui vient de toucher Arnold Schwarzenegger n'émeut pas beaucoup là-bas. Mais une affaire d'agression sexuelle peut limiter la tolérance française », conclut-elle.

Enfin, le tabloïd New York Post, sans doute le plus prolixe sur cette affaire, affiche une allergie totale au malaise français. Il reprend à son compte, ce mercredi 18 mai 2011, la phrase définitive du maire de la ville. Il faut que « le public puisse voir les criminels présumés », a dit Michael Bloomberg, et « si vous voulez éviter d'être filmés menottes aux poignets à la sortie du commissariat, ne commettez pas de crime ».

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