Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Pour Barack Obama, la réforme de l’immigration est un impératif économique. Rappelant que la plupart des grosses entreprises de hautes technologies telles que Intel, Google et Yahoo avaient été crées par des immigrants, il a souligné l’importance d’attirer en Amérique une main d’oeuvre venue d’ailleurs.
Reconnaissant que le système est défaillant, il a proposé de le réformer. L’immigration illégale est un problème qui divise le pays. Le président américain voudrait relancer la formule que George Bush avait essayé de faire adopter mais sans succès : permettre aux 11 millions de clandestins de pouvoir légaliser leur situation en remplissant un certain nombre de conditions. Mais aux yeux des conservateurs, c’est une forme d’amnistie à laquelle ils sont totalement opposés.
Pour essayer de les amadouer, Barack Obama a signalé qu’il avait doublé le nombre des gardes-frontières pour renforcer la sécurité, modernisé l’équipement de détection et allongé le mur qui sépare les Etats-Unis du Mexique. L’allusion à cette clôture impopulaire lui a valu la seule huée durant son discours au demeurant très applaudi par un auditoire essentiellement hispanique. En choisissant El Paso, Barack Obama, dans la perspective de la présidentielle de l’an prochain, a voulu courtiser l’électorat latinoaméricain, un peu déçu qu’il n’ait pas fait plus jusqu’à présent pour la réforme migratoire.