Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Les centaines de milliers de prisonniers remis aux autorités mexicaines cette année sont un véritable casse-tête pour le gouvernement de Felipe Calderón. Il a fallu faire le tri entre les délinquants de droit commun et les migrants détenus uniquement pour ne pas avoir de visa de travail.
140 000 criminels ont été répartis dans les prisons déjà surpeuplées du pays, ce qui provoque des tensions et des rebellions dans les grandes centrales. Les autres ont été libérés mais se retrouvent sans argent, sans travail, souvent sans logement. Une proie facile pour des cartels de la drogue toujours à la recherche de passeurs, de revendeurs et d’hommes de main.
Le Mexique voyait partir bon an mal an 300 000 personnes aux États-Unis. La situation est aujourd’hui très sévère pour le pays. Les campagnes ne reçoivent plus les milliards de dollars qu’envoyaient les migrants à leur famille. Avec la fermeture des frontières et la chasse aux sans-papiers imposée par Washington, le gouvernement mexicain voit se fermer l'une des soupapes qui permettait de réguler la pression sociale dans le pays.