Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour.
Le milieu new-yorkais l’appelait « Big Joey » ou « l’Oreille », parce que ses lieutenants ne devaient jamais prononcer son nom, mais se toucher l’oreille pour parler de lui. Joseph Massino, 68 ans, l’ancien boss de mafia de New York est en prison depuis sept ans. Devant le tribunal de Brooklyn, cheveux grisonnants, visage épais, il balance pour la première fois : les meurtres, ses associés et ses petits trucs pour tromper la police.
Il dit avoir fait fermer tous les bars de la mafia, trop facile à surveiller. « Comme ça dit-il, la police doit mobiliser 50 agents pour surveiller 50 personnes ». Autre règle : ne jamais parler dans un club, une voiture, une maison ou au téléphone, mais uniquement dans la rue, en marchant. Joseph Massino parle des messages cachés dans les paquets de chips, des policiers corrompus qui le sauvent d’arrestations imminentes et il accuse son successeur, Vincent Basciano, d’un meurtre commis en 2004.
Un témoignage capital pour la justice américaine. Joseph Massino veut ainsi éviter la peine de mort pour l’un des huit meurtres qu’il a lui-même commis.