Pas d’autocélébration mais une présidente qui travaille pour son pays : c’est l’image que souhaite donner Dilma Rousseff plus de trois mois après son accession à la présidence. Si l’ombre de son charismatique prédécesseur Lula est encore très présente, l’ex-« guérillera » entend continuer d’imposer son propre style, celui d’une gestionnaire rigoureuse.
Dilma n’a souhaité aucune festivité pour ses 100 jours au pouvoir. Du reste, elle se trouve à Pékin ce dimanche 10 avril, pour tenter de renforcer les liens avec le premier partenaire commercial du Brésil mais aussi son principal concurrent en Amérique latine.
Une semaine plus tôt, la présidente brésilienne effectuait au Portugal sa première visite en Europe. A son arrivée lundi à Lisbonne, elle a proposé l’aide du Brésil à l’ancien pays colonisateur en pleine crise financière et politique : « Le Brésil pourra aider le Portugal, tout comme le Portugal a aidé le Brésil économiquement ».
Aux côtés des sinistrés
Très populaire, ménagée voire complimentée par la presse, Dilma Rousseff a fait pour l’instant un quasi sans-faute politique. Sensible à son image médiatique, elle soigne son apparence et ses tenues vestimentaires. Selon le journal O Globo, 73% des Brésiliens approuvent son action.
La présidente se veut proche de son peuple. Elle a rapidement réagi, en janvier dernier, lors de la pire catastrophe naturelle de l'histoire du Brésil. Après les glissements de terrain qui ont fait 1 300 morts et disparus près de Rio, elle s’est portée aux côtés des sinistrés, entourée de ses ministres.
Sur le plan diplomatique, elle joue la continuité, ou presque. Du réalisme, mais pas au point d’y sacrifier les principes : ainsi les relations de son pays avec l’Iran ont récemment subi un net coup de froid. Le Brésil, qui sous la présidence de Lula avait joué les médiateurs dans le dossier nucléaire iranien, a voté au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en faveur d’une résolution contre Téhéran.
Parmi les nombreux défis économiques, politiques et sociaux que doit affronter Dilma Rousseff, il en est un qui préoccupe ce grand pays sportif qu'est le Brésil : celui des transports et notamment les aéroports, saturés et vieillissants. Ils sont un de ses principaux handicaps du géant sud-américain en vue de l'organisation du Mondial 2014 de football et des JO 2016.