Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Coupable de complicité ou d’avoir simplement fermé les yeux... Le parquet fédéral de l’Etat amazonien du Para a déclaré la guerre à la plus grande banque du pays, Banco do Brasil et sa petite sœur, Banco da Amazonia, responsables de la moitié des prêts concédés aux propriétaires terriens en Amazonie ces quinze dernière années. Les deux établissements auraient octroyé des prêts pour une valeur d’environ 11 millions d’euros, à des fazendas, ces immenses fermes d’Amazonie.
Le problème est que leurs propriétaires sont aujourd’hui accusés d’avoir sciemment déboisé illégalement des parties protégées de la forêt amazonienne et de traiter leur main-d’œuvre en esclave. Des ouvriers sans salaire régulier, mal nourris et logés dans des conditions précaires.
Argent public et déforestation
Depuis trois ans, la législation brésilienne interdit tout crédit public aux entreprises qui ne respectent pas les lois de protection de l'environnement. Ce qui a permis de réduire drastiquement le déboisement de l’Amazonie, dont un cinquième de la surface initiale est déjà partie en fumée.
Pour l’instant, Banco do Brasil nie en bloc les accusations dont elle fait l’objet. Mais pour la justice brésilienne, il n’y a pas de doute, la découverte de ces financements illégaux prouve qu’il y a bien une relation directe entre argent public et déforestation en Amazonie.