Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Barack Obama n'était pas encore arrivé à la dernière étape de sa tournée en Amérique latine que la situation en Libye l'attendait déjà, au Salvador. Quelques centaines de personnes s'étaient rassemblées, le 22 mars dans la capitale, pour réclamer l'arrêt de l'intervention militaire contre le régime de Tripoli. Une manifestation plus « anti-américaine » que « pro-libyenne ». Les mêmes manifestants demandaient également l'arrêt des rapatriements de ressortissants d'Amérique centrale vivant aux Etats-Unis.
Dans le cadre de leur politique de lutte contre l’immigration clandestine, les Etats-Unis ont renvoyé quelque 17 000 Salvadoriens dans leur pays, en 2010. Mais, dans le même temps, les 2,8 millions de Salvadoriens qui résident sur le territoire américain ont envoyé trois milliards et demi de dollars - soit 15% du PIB - dans leur pays en proie à la pauvreté, aux guerres entre gangs et au trafic de drogue.
Le mardi, à San Salvador, Barack Obama a promis une réforme complète du système d’immigration et 200 millions de dollars pour améliorer la sécurité en Amérique centrale. Mais il n’en reste pas moins que la réalité salvadorienne se heurte au tableau peint par le président américain au cours de sa tournée.
A Santiago du Chili, lundi, Barack Obama avait proposé une « nouvelle ère de partenariat » avec une Amérique latine dont la plupart des pays sont « allés de la dictature à la démocratie ». Une Amérique latine qui pourrait servir de guide « à tous ces peuples qui commencent leur propre voyage vers la démocratie », estime le président américain.
Cette tournée était destinée à ressouder les relations entre le nord et le sud du continent. Mais la Libye était décidément dans tous les esprits. Barack Obama rentre à Washington quelques heures plus tôt que prévu, ce mercredi. Tant pis pour les ruines mayas.