Les prétendants à la présidentielle haïtienne embarrassés par le retour annoncé d’Aristide

Les rumeurs sur le prochain retour de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide prennent de l'ampleur en Haïti. Il s'agirait d'une question de jours. L'ex chef d’Etat dispose depuis plus d'un mois un nouveau passeport diplomatique, qui lui permet de quitter son exil sud-africain. Ses partisans l'attendent et les deux candidats à la présidence ne s'opposent pas à son retour. Mais à quelques jours du second tour, qui se tient dimanche 20 mars, l'arrivée de Jean Bertrand Aristide perturberait fortement la tenue du scrutin.

Avec notre correspondante en Haïti, Amélie Baron

Les partisans d'Aristide représentent une part majeure de l'électorat haïtien. Aussi les prétendants à la présidence se déclarent-ils favorables à son retour.

L'ex-première Dame et candidate Mirlande Manigat explique que l'ancien chef d'Etat pourrait être utile au développement du pays : « Le président Jean Bertrand Aristide dit qu'il revient pour faire des tâches dans le domaine de l'éducation. Nous savons que dans mon programme de gouvernement l'éducation est une priorité. Alors je dis au président Aristide "Bienvenue" pour qu'il m'aide dans ce programme. »

Son rival du second tour, le chanteur populaire Michel Martelly est aussi pour le retour d'Aristide, mais il souhaiterait que l'ancien chef d'Etat attende la semaine prochaine : « Comme pour le président Duvalier, je pense que le président Aristide a le droit de rentrer dans le pays, c'est un Haïtien. Est ce que je pense que cette semaine, avant l'élection, est un bon choix? Je peux dire que si j'avais l'autorité je lui suggérerais de rentrer lundi ou mardi prochain. Juste après les élections, pour qu'il n'y ait pas d'instabilité qui se créée suite à son retour. »

Lundi 14 mars, le secrétariat d'Etat américain s'est aussi exprimé sur le retour de Jean-Bertrand Aristide. Washington explique qu'après 7 ans en Afrique du Sud, si Aristide revient cette semaine, cela risquerait de déstabiliser le processus électoral. Une déstabilisation qui serait un choix éclairé de l'ancien président de la République.

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