Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Hillary Clinton va rencontrer un certain nombre d'opposants libyens, la semaine prochaine. Rencontre aux Etats-Unis mais également en Tunisie et au Caire, où la secrétaire d'Etat américaine se rend pour la première fois depuis le début des révoltes arabes. Pas plus de détails, pour l'instant, sur l'identité de ces opposants avec lesquels l'entourage d'Hillary Clinton « est en train de prendre contact » a-t-elle indiqué devant le Congrès.
Mais la Maison Blanche a, de son côté, évoqué des « contacts directs » avec « tous les hauts responsables » du Conseil national de transition, le CNT basé à Benghazi dans l'est libyen.
Alors, Washington ne va pas aussi loin que Paris, et n'a pour l'instant pas reconnu la légitimité de ce « nouveau gouvernement » pour représenter le peuple libyen. Les Etats-Unis sont en phase « d'évaluation de ce Conseil, d'autres groupes et d'autres personnes » a expliqué le porte-parole de la Maison Blanche, le 10 mars . Il s'agit de savoir quels sont leurs objectifs, qui ils représentent, quelles sont leurs idées et vers où ils conduiraient une Libye de l'après-Kadhafi,
précise Jay Carney,
Prudence des Etats-Unis
Il faut dire que l'administration américaine n'est pas convaincue de l'issue du conflit. Tout le monde, à Washington, ne voit pas la situation évoluer de la même manière. Jeudi, le chef du renseignement américain a estimé que le régime de Mouammar Kadhafi risquait de l'emporter. « Les rebelles libyens sont engagés dans une bataille difficile », a déclaré James Clapper. Selon lui, le système du colonel Kadhafi est assez important. Il serait même le second plus performant dans la région, après celui de l'Egypte que les Américains connaissent bien.
Un plan d'exclusion aérienne
Cela va sans doute être à l'esprit des membres de l'Otan, ce week-end et en début de semaine prochaine, l'Otan qui va se voir soumettre un plan en vue d'une possible zone d'exclusion aérienne. C'est Hillary Clinton qui l'a annoncé, jeudi. Les alliés de l'Otan seront informés de ce plan mardi prochain, le 15 mars. « Nous avons l'expérience de ce genre de procédure » a déclaré Hillary Clinton, se voulant rassurante. A l'égard des membres de l'Alliance Atlantique mais sans doute aussi des Américains qui sont inquiets à l'idée qu'un 3e front pourrait s'ouvrir dans cette région, pour l'armée américaine.