Des milliers de Boliviens manifestent contre la vie chère

Climat social tendu en Bolivie, où dans un contexte économique difficile marqué par une forte inflation et une pénurie de certains aliments de base, plusieurs dizaines de milliers de Boliviens ont défilé le 18 février dans les rues des principales villes du pays à l’appel des organisations sociales, dont la puissante COB. Une grève générale, plus ou moins suivie  était aussi organisée par plusieurs syndicats, principalement ceux de la santé et de l’enseignement.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Pénurie et donc forte augmentation des prix du sucre, du maïs, ou encore du poulet, plus 30% pour les tarifs de transport dans certaines villes, et des salaires qui ne décollent pas. Des milliers de Boliviens manifestent leur colère dans les rues de La Paz comme Esther, enseignante :

« Nous manifestons car le gouvernement ne veut pas augmenter nos salaires qui sont extrêmement faibles. Le prix des aliments a énormément augmenté et nous gagnons à peine 100 euros par mois. »

A la tête du défilé, le patron de la puissante COB (Centrale ouvrière bolivienne), Pedro Montes, ne rejette pas toute la responsabilité sur le gouvernement.

« Tant que l’Empire contrôlera les pays pauvres, tant que les capitalistes seront là, la situation ne changera pas. Ils veulent que nous nous affrontions entre pauvres, mais nous n’allons pas le faire. Le coupable, c’est l’Empire. »

Le syndicat ouvrier affirme qu’avec l’inflation actuelle, le budget d’une famille est désormais d’environ 800 euros par mois et que les salaires doivent être adaptés à ce chiffre. Une demande jugée « irrationnelle » par le président Evo Morales qui accuse les groupes agroalimentaires privés d’être à l’origine de la hausse des prix.

La forte mobilisation sociale maintient en tout cas la pression sur le gouvernement.

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