avec AFP
Hector Maseda, ingénieur et journaliste, fondateur du Parti libéral (interdit) et Angel Moya, ouvrier du bâtiment avaient été arrêtés en 2003 dans le cadre du «printemps noir», mouvement de répression qui avait conduit quelque 75 opposants en prison. Sur ce groupe, 52, qualifiés de «prisonniers d’opinion» par Amnesty international, étaient encore détenus au printemps 2010 mais les libérations s'accélèrent depuis quelques mois.
L’initiative de l’Eglise cubaine pour les prisonniers politiques
En mai 2010, l’Eglise cubaine, à l’initiative du cardinal de Jaime Ortega, a ouvert des négociations avec le président cubain Raul Castro. Les deux parties ont convenu de la libération des 52 détenus restants à condition qu’ils acceptent de quitter l’île. Les libérations ont commencé en juillet 2010 et les détenus ont quitté Cuba pour l'Espagne, le plus souvent ou les Etats-Unis. Elles ont ensuite ralenti en novembre, les derniers prisonniers refusant l’exil qui leur était imposé.
Les sorties de prison ont repris en février 2011 et les cinq derniers élargis, dont font partie Maseda et Moya, sont toujours à Cuba. Vendredi 11 février, un autre prisonnier Eduardo Dias Fleitas avait lui aussi été libéré alors qu’il refusait l’exil.
Il s'agit de mise en liberté conditionnelle dans la mesure où il est exigé des détenus qu’ils quittent l’île : tant Moya que Maseda ont déclaré à leur sortie de prison qu’ils avaient été libérés contre leur gré. Elizardo Sanchez Santa Cruz pointe le piège que constituent ces libérations sous conditions.
Les milieux d’opposition signalent que les libérations semblent s’accélérer alors qu’approche le 23 février, date anniversaire du décès en prison d’Orlanda Zapata, le 23 février 2010 après 85 jours de grève de la faim.