Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
C’est en costume-cravate qu’Armando Acuna a retrouvé la liberté. « On vous a pris bien habillé, on vous renvoie bien habillé », lui a dit un guérillero vendredi 11 février à l’aube, en lui rendant ses vêtements. Conseiller municipal à Garzon un gros bourg du pays, Armando Acuna aura passé vingt mois dans la jungle. Sur le tarmac de l’aéroport de Bogota, il s’est très brièvement adressé à la presse pour appeler de ses vœux des négociations de paix entre ses ravisseurs et le pouvoir. «C’est le monde paysan qui souffre de la guerre. Elle doit cesser», a-t-il rappelé avec véhémence.
Certains veulent croire que la décision des FARC de libérer sans condition cinq otages, pourrait déboucher sur un dialogue de paix. L’ex-sénatrice libérale, Piedad Córdoba qui est devenue de fait l’interlocutrice de la guérilla, a laissé entendre que les FARC pourraient relâcher d’ici le mois de juin tous les otages politiques qu'ils détiennent. Ils sont encore dix-huit. C’est une des conditions posée par Juan Manuel Santos pour s’asseoir à la table des négociations.