Libération en Colombie d'un otage des Farc

Les Farc ont remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), mercredi 9 février 2011, Marcos Baquero, un conseiller municipal qu'elles retenaient en otage depuis dix-huit mois. La première d'une série de cinq libérations prévues jusqu'à la fin de la semaine. Et la Colombie s'interroge à nouveau : ces gestes de la guérilla marxiste peuvent-ils être le prélude à un dialogue ?

Le retour de Marcos Baquero dans sa famille doit être suivi de quatre autres libérations jusqu'à dimanche 13 février 2011. Ce qui réduirait à seize le nombre d'otages encore dans la jungle auxquels les Farc concèdent une valeur politique.

La guérilla a déjà par le passé relâché des captifs, sans suite. Mais les analystes entrevoient cette fois un terrain plus propice à l'ouverture d'un dialogue. D'abord tant les Farc que le président Santos l'ont invoqué tout récemment, ce dialogue, fût-ce pour l'assortir de conditions. L'une de ces conditions justement, la fin des prises d'otages, pourrait être plus accessible que prévu. C'est ce que suggère l'ancienne sénatrice Piedad Cordoba, l'interlocutrice privilégiée des Farc, qui a parlé de juillet pour les ultimes libérations.

D'ailleurs des contacts auraient déjà été pris entre les deux parties, et des rencontres en Europe projetées, selon le quotidien El Espectador. Pourquoi cet apparent changement d'humeur des Farc, qui avaient juré que la libération l'an dernier du brigadier Pablo Moncayo serait la dernière? De fait, elles sont affaiblies militairement, et donc moins aptes à garder et à faire bouger des otages ; elles savent que cette pratique est très impopulaire. Et puis à la tête de l'Etat, il n'y a plus l'intransigeant Uribe. Mais prudence, dit-on aussi à Bogota : ce ne serait pas la première fois en un si long conflit qu'un espoir de paix serait cruellement déçu.

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