Haïti : Mirlande Manigat et Michel Martelly au second tour de la présidentielle

Après plus de deux mois d'attente en Haïti, le CEP, le Conseil électoral provisoire, a mis fin au suspense. Le second tour de l'élection présidentielle opposera l'ancienne Première dame du pays, Mirlande Manigat, au chanteur populaire Michel Martelly. Le candidat du pouvoir, Jude Célestin, est ainsi évincé de la course à la présidence haïtienne. 

Le duel final pour le fauteuil de président opposera Mirlande Manigat à Michel Martelly. Les membres du CEP corrigent donc les résultats préliminaires qu'ils avaient eux-mêmes annoncés le 7 décembre dernier, qui donnaient un second tour entre Mirlande Manigat et Jude Célestin. Cette annonce avait provoqué de fortes tensions en Haïti et des violences de la part des partisans de Michel Martelly, qui accusent le camp Célestin de fraude.

Mais les résultats préliminaires n'étaient pas seulement contestés au niveau national. Un rapport de l'Organisation des Etats américains avait également estimé que Jude Célestin, le dauphin de René Préval, devait céder sa place à Michel Martelly. Depuis, la communauté internationale exerce de fortes pressions sur le camp du président sortant et de son candidat, à tel point que leur parti Inité finit par lâcher Jude Célestin en annonçant son retrait. Mais ce dernier avait joué la montre et refusé de partir de lui-même. La décision a finalement été prise à sa place, ce jeudi, par le Conseil électoral provisoire qui l'a officiellement écarté du scrutin.

Légalement, le processus électoral peut désormais reprendre, avec l'organisation d'un second tour. Mais il est encore trop tôt pour dire si la décision du CEP signifie aussi la fin de la crise politique. Car une question importante reste en suspend: René Préval quittera-t-il le fauteuil présidentiel le 7 février prochain, date à laquelle son mandat prend fin. L'opposition exige que la Constitution soit respectée et réclame la création d'un gouvernement de transition.

Dans la capitale haïtienne comme en province, l'ONU a déployé ses casques bleus pour prévenir d'éventuels nouveaux affrontements.

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