Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Devant le parterre de journalistes présents à l’hôtel Karibe, les avocats de Jean-Claude Duvalier ont été très clairs : la convocation mardi de l’ancien « président à vie » d’Haïti n’est rien d’autre qu’une manipulation politique orchestrée par le gouvernement. Aucun dossier solide ne leur a été présenté, aussi leur client « Baby Doc » ne risque-t-il rien.
Mais ce mercredi matin, quatre personnes ont déposé plainte auprès du parquet de Port-au-Prince, des plaintes pour tortures et crimes contre l’humanité. Parmi ces quatre personnes, Michèle Montas, la veuve du célèbre journaliste haïtien Jean Dominique. Michèle Montas avait subi les violences et les intimidations des sbires de Duvalier avant d’être contrainte à l’exil en 1980 quand les locaux de sa radio ont été saccagés par les hommes de main du dictateur.
Mais à ces nouvelles charges - des charges lourdes - les avocats de Jean-Claude Duvalier ont répondu fermement : les faits remontent à plus de vingt ans, il y a prescription.