Haïti : ouverture des bureaux d’enregistrement des disparus

Pour reprendre une vie normale, il faut entre autres régler les problèmes liés aux héritages et depuis ce mercredi matin 12 janvier, le gouvernement a ouvert dans certaines villes des bureaux d’enregistrement des disparus. Une première étape avant d’obtenir un certificat de décès. Est-ce qu’il y a du monde dans ces bureaux ?

Avec notre envoyée spéciale en Haïti, Valérie Rohart

Dans la matinée, il n’y avait rien nulle part. La mairie de Pétion-ville était fermée ce mercredi matin, celle de Delmas était occupée par une messe en pleine air. A la mi-journée, il n’y a qu’à la mairie de Port-au-Prince, ou en fait ce qu’il en reste, que les premiers bureaux d’enregistrement ont ouvert. Mais à la mi-journée, 38 personnes seulement ont été enregistrées et, en une heure, une seule personne s’est présentée. Cet enregistrement des disparus est pourtant essentiel car c’est ça qui va permettre aux familles d’obtenir un acte de décès et tous les actes juridiques qui vont avec.

En fait, aujourd’hui l’heure n’est pas aux déclarations officielles, dans l’esprit des Haïtiens qui sont plutôt dans la commémoration et le recueillement. Il est impossible de faire 500 mètres ou un kilomètre dans Port-au-Prince ou Pétion-ville ou Delmas sans trouver une foule de gens réunis pour une messe, dans une église bien sûr, mais aussi sur les places, les carrefours.

Les jardins de la mairie de Delmas accueillaient ce matin une messe protestante en pleine air. Des messes d’ailleurs étonnamment joyeuses et on est loin de la catharsis des messes religieuses de l’an dernier.

Les Haïtiens célèbrent aujourd’hui le bonheur d’être en vie, de voir la vie qui reprend, certes très doucement mais qui reprend au milieu d’une reconstruction effectivement très lente.

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