Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
« Qu'elles aient été intentionnelles ou non, beaucoup de décisions prises par BP, Halliburton et Transocean, qui ont accru le risque d'explosion, ont clairement permis à ces entreprises de gagner beaucoup de temps et d'argent ». Par cette petite phrase glissée dans le chapitre quatre de leurs conclusions, les experts nommés par la Maison Blanche jettent un pavé dans la mare.
Au mois de novembre, en présentant son rapport d'étape, la Commission avait tenu à préciser qu'à sa connaissance l'appât du gain n'avait joué aucun rôle dans la catastrophe. Deux mois plus tard et alors qu'elle s'apprête à publier son rapport définitif, la même Commission accuse. « Les causes fondamentales de l'explosion sont systémiques et pourraient bien se reproduire, en l'absence de réforme d'envergure », notent les experts.
Des réformes indispensables, tant du côté des entreprises qui ont gagné du temps et de l'argent, que de celui des gouvernements qui n'ont pas su empêcher ces erreurs d'être commises, souligne le texte. Le rapport complet doit être publié le 11 janvier 2011.