Rentrée parlementaire agitée au Venezuela

L'opposition a fait mercredi 5 janvier 2011 son grand retour au Parlement vénézuélien après cinq ans d'absence. Mais elle revient dans un climat de tension et sans la marge de manœuvre qu'elle espérait obtenir pour contrecarrer les projets du président socialiste Hugo Chavez.

Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland

L’ambiance est électorale et électrique dans les rues de Caracas, en marge de l'ouverture de la nouvelle session de l’Assemblée nationale. Chaque camp a réuni ses forces militantes dans le centre de la capitale vénézuélienne.

D’un côté, les chemises rouges dominent, les drapeaux cubains et vénézuéliens sont brandis dans la foule et un slogan s’élève : la patrie socialiste ou la mort. De l'autre, un millier de personnes, essentiellement des étudiants, sont venues accompagner, ou plutôt encadrer, les députés de l'opposition.

Soixante-sept au total contre quatre-vingt-dix-huit pour le parti socialiste uni du Venezuela. Un petit groupe fragile dans la foule rouge amassée près de l'assemblée.

Vers 11h, la session débute dans la discipline, au son de l'hymne national. Le refrain dit à peu près ceci : « nous crions avec énergie, que meure l'oppression, compatriotes fidèles, l'union fait la force ». Tout un programme dans un pays qui a connu, ces derniers temps, une reprise en main du pouvoir par le président Hugo Chavez.

Une assemblée aux ailes coupées

Ce dernier, grâce à une nouvelle loi votée dans la précipitation à la fin de l'année, pourra désormais gouverner par décret, contournant ainsi ce nouveau parlement plus hostile à sa politique.

Un député du bloc démocratique de l'opposition fait part de son malaise sous les sifflets, devant l'assemblée : « Vous croyez vraiment que par ces cris vous allez étouffer le vote populaire qui a élu les députés du groupe bloc démocratique avec plus de 52% ? »

Pas dupes, les députés de l'opposition dénoncent d‘ores et déjà une nouvelle assemblée nationale aux ailes coupées.

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