Ils ne sont à peu près d'accord sur rien et ils sont pourtant obligés de se parler... C'est ce que l'on perçoit de la reprise des discussions militaires, vendredi 10 décembre 2010, entre Washington et Pékin, à travers les déclarations du Pentagone. Car lorsqu'un sous-secrétaire à la Défense évoque des « échanges de vues sincères, francs et productifs », pas besoin d'un décodage WikiLeaks pour comprendre qu'en réalité les deux délégations se sont copieusement invectivées (pour rester poli).
En ce moment, entre les Etats-Unis et la Chine, l'atmosphère est plutôt « électrique ». L'ambiance s'est profondément dégradée au début de l'année lorsque les Américains ont accepté de livrer des armes à l'île nationaliste de Taiwan, sur laquelle Pékin revendique la souveraineté. C'est même l'élément déclencheur qui a engendré la suspension des relations militaires entre les deux géants.
L'année 2010 a par ailleurs été marquée par une succession d'incidents qui ont opposé Pékin et les alliés régionaux de Washington. Que ce soit les Japonais qui ont dû faire face aux humiliations chinoises sur l'affaire des archipels que se disputent les uns et les autres... ou les Sud-Coréens qui ont dû affronter les provocations militaires des Nord-Coréens en mer Jaune.
De tout cela il ressort un profond déficit de confiance, non seulement sur les questions militaires, mais également sur les dossiers diplomatiques, et notamment sur la conduite à tenir vis-à-vis de l'Iran qui obsède les Etats-Unis.