Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Ce 28 novembre en fin de matinée, des tirs d'artillerie provenant de la côté nord-coréenne ont été entendus sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong. Séoul, qui craint de nouvelles provocations, vient d'ordonner aux 400 journalistes présents sur l'île de la quitter avant ce soir.
La vingtaine de résidents civils qui n'ont pas été évacués depuis l'attaque de mardi dernier ont reçu l'ordre de se réfugier au plus vite dans les abris anti-bombes. Mais c'était une mesure de précaution : il semble qu'il s'agissait de tirs d'exercices menés par le Nord sur son propre sol.
Cette alerte survient dans un contexte de très fortes tensions, et au moment où, Etats-Unis et la Corée du Sud mènent des manœuvres militaires massives en mer Jaune, à 100 km au sud de l'île de Yeongpyeon. Ces exercices étaient prévus de longue date, et ils ont été maintenus, « ils seront même plus intenses que prévu », a déclaré l'état major sud-coréen.
Et c'est en effet une véritable démonstration de force : 10 croiseurs et destroyers vont se livrer pendant quatre jours à des tirs d'artillerie et à des bombardements à munitions réelles. Y participe même le USS Washington, un porte-avions nucléaire américain, avec à son bord 6 000 hommes et 80 avions de chasse.
Les exercices permettent, évidemment, à Washington et à Séoul de faire étalage de leur force, afin de dissuader la Corée du Nord de se livrer à toute nouvelle agression. Comme on pouvait s’y attendre, Pyongyang a vivement réagi. Furieuses les autorités nord-coréennes, ont ressorti leur arsenal rhétorique habituel, et brandi la menace d'une « averse de feu impitoyable » si des navires ou des tirs franchissaient les frontières.
La Corée du Nord a aussi déployé des missiles anti-aériens le long de ses côtes, histoire de donner un peu de poids à ses menaces. Ces exercices américano sud-coréens ont aussi provoqué des protestations du côté de la Chine, qui a exprimé son opposition à ces jeux de guerre qui se déroulent non loin de ses propres côtes. Alors que Séoul essaie de rallier Pékin à sa cause dans le conflit actuel avec Pyongyang, ces exercices ne vont pas arranger les choses.