Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Mirlande Manigat et Michel Martelly sont revenus lundi 29 novembre sur leurs critiques de la veille car désormais, ces deux candidats, les deux favoris, se rallient au processus électoral. C'est un véritable exercice de style qu'ils ont offert à la presse, Mirlande Manigat la première. Dans l'après-midi, elle a expliqué qu'aux vues des dernières données en sa possession elle revenait sur sa demande d'annulation. Ces dernières données sont à l'en croire, des premières estimations des résultats. L’universitaire de 70 ans a assuré rester dans la course à la présidence car elle avait « de bonnes chances de gagner ».
Même retournement de veste pour Michel Martelly. Le chanteur populaire la veille très virulent, a atténué son discours. Comme le Conseil électoral provisoire continue le processus, Michel Martelly suit le mouvement. Lui aussi est motivé par des pronostics qui lui seraient favorables. C'est donc bien un revirement complet et assez opportuniste des deux favoris à la présidence. Ils se désolidarisent des dix autres candidats qui encore au soir du 29 novembre demandent l'annulation du vote de dimanche.
Une élection validée par l’OEA
Les observateurs ont bien constatés des imperfections dans le déroulement du scrutin mais selon le chef de la mission conjointe organisation des Etats d'Amériques (OEA) et communauté de la Caraïbe, ces imperfections ne seraient pas d'une ampleur qui justifierait une annulation du vote.
Cette mission internationale est la seule pour l'heure à s'être exprimée sur la régularité des élections. Par communiqué, l'Union européenne a appelé la population et les candidats à garder leur calme. Les Nations unies ont simplement exprimé leur préoccupation suite aux incidents qui ont couté dimanche 28 novembre, la vie à deux personnes dans le sud d’Haïti.