Avec notre envoyée spéciale à Port-au-Prince, Sophie Malibeaux
C’est un véritable coup de théâtre de la part de ces douze candidats de l’opposition qui jusque-là tiraient chacun la couverture vers soi. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils sortent du silence imposé depuis la clôture de la campagne.
Quelques heures à peine après l’ouverture des bureaux de vote, la première déclaration a fusé de la candidate Mirlande Manigat contre les fraudes massives faites par l’équipe au pouvoir. Puis une déclaration commune a rapidement été mise au point entre les ténors de l’opposition.
Douze candidats ont tenu une conférence de presse conjointe aux allures de meeting pour réclamer l’annulation du scrutin. Nous pouvons prouver, disent ces opposants, que ces élections étaient truquées. Ils ont également invité les Haïtiens à manifester pacifiquement contre ces élections qu’ils qualifient d’anti-démocratiques.
A peine terminée la lecture de cette déclaration, les candidats sont sortis et leurs sympathisants se sont mis en marche vers le siège du Conseil électoral provisoire (CEP) à Pétionville. La foule est en train de grossir, d’ici deux-trois heures le conseil électoral devrait faire une annonce, exprimer sa position en faveur de la poursuite du processus ou sa suspension, comme le demande l’opposition.
Pour l’instant les choses se déroulent dans une certaine agitation, mais sans violence flagrante, du moins du côté de Pétionville. Les soldats de la Minustah sont devenus beaucoup plus visibles en tout cas.