Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Sophie Malibeaux
Une grande nervosité règne partout en ville, et plus spécifiquement dans les commissariats, où les électeurs doivent retirer leur carte d’identité.
Certaines personnes ont passé des mois, des journées entières, dans l’espoir de repartir avec ce document qui leur sera demandé dans les bureaux de vote, avant de glisser leur bulletin dans l’urne.
Mais ils sont encore très nombreux à attendre leur tour dans une véritable pagaille. La tension entre partisans des différents candidats est aussi palpable. Une fusillade a éclaté vendredi soir aux Cayes, dans le sud, lors du meeting de clôture d’un des candidats les mieux placés pour l’emporter.
Des rumeurs circulent sur des arrangements en coulisse, pour confisquer la victoire de tel ou tel candidat. Ils sont trois ou quatre à dominer désormais la scène. Il y aura donc des déçus.
Pour éviter des déchaînements de violence et des barricades en feu, les autorités imposent des conditions strictes de sécurité : interdiction de la vente d’essence, d’alcool, restriction de la circulation en moto à Port-au-Prince. Et puis surtout, suspension des permis de port d’armes.
Concernant ce dernier point, les états-majors des partis, il faut le dire, n’ont pas vraiment montré l’exemple. Les incidents ont été jusqu’ici relativement limités, mais la situation reste explosive.