Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
A quelques centaines du mètres du palais présidentiel en ruines, Victor patiente devant son bureau de vote. L'ouverture du scrutin ce matin ne s'est pas bien passée mais il ne veut pas en parler devant les autres personnes.
Victor a peur. « Il y a des gens avec des armes vous comprenez. Nous sommes piégés parce qu'on ne peut pas parler à leurs côtés parce qu'ils regardent nos bouches et ils sauront ce qu'on dit. » Ce ne sont que des policiers mais le jeune homme ne leur fait pas confiance. « Les policiers sont avec le gouvernement et font le travail du gouvernement, vous comprenez ? »
Parce que Victor a observé ce dimanche matin que les mandataires du parti au pouvoir, le parti Unité, n'avaient aucun problème pour rentrer, contrairement à ceux des autres formations politiques. Tout cela, dit-il, pour favoriser les fraudes pour le candidat choisi par René Préval.
« Jude célestin n'a pas la population derrière lui, il veut voler le pouvoir. Ils empêchent les mandataires de rentrer pour simplement faire passer les bulletins pour leur compte. Vous comprenez, après ils diront que c'est Jude Célestin qui a gagné », explique le jeune homme.
Et dans ce centre de vote, effectivement, les échanges sont tendus. Une représentante du parti d'opposition constate que l'équilibre des mandataires n'est pas respecté et cette même situation a déjà été constatée en différents points de la capitale.
Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 16 h, heures locales, 21 h temps universel.