Etats-Unis : une affaire géante de délit d'initié sur le point d'être révélée

Selon plusieurs médias anglo-saxons, les autorités fédérales américaines suspectent des sociétés de conseil de favoriser des délits d’initiés. Au centre de cette affaire, on retrouve des fonds spéculatifs mais aussi la prestigieuse banque d’affaires Goldman Sachs, déjà mise en cause dans la crise des subprimes.

Le gendarme américain de la Bourse, la SEC, ainsi que le FBI, seraient sur le point de boucler une enquête menée depuis trois ans sur des délits d’initiés. Le Wall Street Journal, qui a sorti l’affaire, annonce déjà un scandale sans précédent outre-Atlantique.

L’affaire vise un important groupe d’analystes, de courtiers, de banquiers d’affaires ou de fonds spéculatifs qui auraient empoché des dizaines de millions de dollars de profits illégaux, en se livrant à des délits d'initiés. Ils auraient divulgué ou utilisé des informations non publiques sur des sociétés cotées.

Goldman Sachs dans la tourmente

Dans le cadre de cette enquête, le FBI a mené, lundi 22 novembre 2010, des perquisitions dans les locaux de trois fonds spéculatifs (hedge funds) : Level Global Investors, Loch Capital Management et Diamondback Capital Management. Ces trois sociétés d’expert auraient mis en relation des consultants, anciens cadres de société avec des investisseurs à la recherche d’informations confidentielles.

La banque d’affaires Goldmann Sachs, déjà poursuivie par la SEC pour avoir vendu des produits financiers adossés à des prêts hypothécaires risqués (subprimes), est également dans le collimateur des autorités fédérales. Goldmann Sachs est mise en cause pour son rôle de conseil dans la reprise de MedImmune par AstraZeneca en 2007 et celle d’Advanced Medical Optics par les laboratoires Abbott début 2009. L’action de Medical Optics avait ainsi bondi de 143%, veille de l’annonce officielle de l’opération.

« Une culture généralisée du délit d’initié »

C’est un nouveau coup dur pour la finance américaine, à peine remise des turbulences financières de 2008 et 2009. Cette procédure d’une grande ampleur, engagée par la SEC et le FBI, pourrait mettre à jour « une culture généralisée du délit d’initié au sein des marchés financiers américains », selon des informations rapportées par le Wall Street Journal.

Cette affaire fait écho aux déclarations du procureur de New York, Preet Bharara, qui a fait de la lutte contre les délits d’initiés sa priorité. Les autorités américaines de régulation ont proposé vendredi 19 novembre 2010, de nouvelles règles visant à accroître la transparence des marchés de produits dérivés, des fonds spéculatifs et des sociétés de capital-investissement.

Parmi ces mesures, le gendarme de la Bourse, la SEC, veut rendre obligatoire l’enregistrement des conseils travaillant pour les fonds d’investissements et spéculatifs gérant plus de 150 millions de dollars d’actifs.

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