Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugas
L’attribution du contrat du siècle pour la fourniture dans un premier temps de 179 avions ravitailleurs est donc reportée du 20 décembre au début de l’année prochaine par le Pentagone. Ce n’est qu’une péripétie de plus dans une affaire qui traine depuis au moins 2003, et a connu beaucoup de rebondissements. Boeing, seule en piste, avait d’abord perdu le contrat en 2003, après la découverte de conflits d’intérêts qui conduisirent d’ailleurs un de ses dirigeants en prison.
En 2008, EADS, alors allié à l’Américain Northrop Grumman fut désigné gagnant. Mais le contrat fut annulé par la Cour des comptes américaine. Des erreurs d’évaluation de l’offre de Boeing lui semblaient avoir été commises. EADS, abandonné depuis par Northrop tente à nouveau sa chance avec une version militarisée de l’Airbus A330. La victoire des républicains aux élections législatives, pourrait aider le groupe européen. Car les élus républicains de l’Alabama où l’Airbus serait assemblé soutiennent cette offre.
Mais beaucoup pensent que le Pentagone ferait mieux de couper la poire en deux, et de commander les deux types de ravitailleurs pour comparer leurs performances. L’avion-citerne de Boeing, dérivé du vieux 767 est plus petit que l’Airbus A330 et serait donc moins cher à exploiter, mais probablement moins performant.