Avec notre correspondant à New York, Pierre-Yves Dugua
Initialement cette privatisation, puisque qu’en fait c’est de cela qu’il s’agit, devait s’opérer dans le cadre de la levée de douze milliards de dollars. Mais, l’appétit des investisseurs, en particulier institutionnels notamment des fonds souverains à l’étranger, en Asie, au Moyen-Orient, a été beaucoup plus élevé que prévu. Et du coup, ce sont au moins vingt milliards de dollars qui vont être levés dans le cadre de cette opération historique.
C’est la plus grande introduction en Bourse, la plus grande privatisation de l’histoire boursière américaine. Et on va peut-être même battre le record qui remontait au mois d’août dernier qui avait été établi sur la Bourse de Shanghai lors de la privatisation de la grande Banque agricole chinoise.
Le prix de l’action a été relevé pour faire face à cette forte demande de la part d’investisseurs privés, mais le volume de titres a été également révisé à la hausse et même par deux fois. Et le Trésor américain, qui était le principal actionnaire de General Motors depuis l’été 2009, finalement va voir sa participation tomber de 61% à 33%. De son côté, le syndicat des ouvriers de General Motors qui détenait 20% du capital va aussi profiter de cette forte demande pour liquider une partie de ses avoirs.
L’oncle Sam avait investi 50 milliards de dollars dans le sauvetage de General Motors pour éviter la liquidation en 2008 et 2009. Après la réussite de cette première phase de privatisation, il faudrait que le titre grimpe d’à peu près 60% pour que le Trésor puisse revendre aux cours des prochains mois progressivement le reste de ses actions, et que le Trésor américain rentre dans ses frais.
En dépit du grand succès de cette première étape de privatisation General Motors devra tenir ses promesses. Il faudra aussi que l’économie mondiale accélère sa croissance et, en particulier que General Motors puisse reconquérir des parts de marché non seulement aux Etats-Unis mais aussi dans les pays émergents. Ce qui lui permettrait de dégager les profits nécessaires afin de justifier une future appréciation de son action.