Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Dans sa dernière édition, le Journal de Tamaulipas montre des camionnettes remplies de lits, d’armoires, de tables et de matelas, qui abandonnent dans un nuage de poussière leurs villages.
Près de 200 familles ont quitté en 24 heures Ciudad de Mier, une bourgade située à quelques kilomètres de la frontière américaine. Après l’annonce de la mort de Tony La Tourmente, le chef du cartel du golfe qui tenait cette région, l’organisation criminelle des Zetas a averti que les habitants devaient fuir ou bien qu’ils seraient tués et leurs maisons détruites.
Pour effrayer les populations, les Zetas assassinent, extorquent et font exploser maisons, ponts ou voitures. Onze communes sont directement concernées par ces menaces. Les gens fuient, parce qu’ils savent que les autorités ne peuvent les protéger, mais surtout, ils craignent que leurs enfants ne soient enlevés par les cartels et enrôlés de force dans leurs troupes, comme tueurs, passeurs ou revendeurs de drogue.
La population est d’autant plus désespérée que les autorités mexicaines sont impuissantes à leur venir en aide.