Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Pour les gays qui portent l’uniforme, la loi du silence continue. S’ils veulent rester dans l’armée, mieux vaut pour eux éviter de parler de leur vie sexuelle. La Cour suprême vient en effet de juger irrecevable le recours déposé par un groupe républicain militant pour les droits des homosexuels qui souhaitait la levée de la décision de justice autorisant le Pentagone à continuer d’appliquer la loi du « Rien demander, rien dire ».
Une juge de Californie l’avait déclarée anticonstitutionnelle et avait enjoint le ministère de la Défense de la suspendre. Mais le gouvernement avait obtenu que le « Don’t ask, don’t tell » soit maintenu au moins jusqu’à la publication le mois prochain d’un rapport sur les effets qu’auraient sur le moral et la cohésion des troupes le recrutement de gays.
Près de 70% des soldats interrogés auraient répondu qu’ils étaient en faveur ou indifférents à la levée du tabou homosexuel. Le recours des militants ayant été rejeté par la Cour suprême, il revient maintenant à un tribunal de moindre instance de statuer sur la constitutionnalité du texte.
Le débat déchire un couple républicain célèbre : celui de l’ancien candidat à la présidence John McCain. Le sénateur est pour le maintien de la loi alors que son épouse, Cindy, la dénonce avec force dans un spot télévisé où elle déclare que le « Don’t ask, don’t tell » fait des gays des citoyens de seconde classe.