Une juge fédérale tranche pour lever le tabou de l’homosexualité dans l’armée américaine

Une juge de Los Angeles vient d’adresser une injonction à l’armée américaine pour qu’elle cesse d’appliquer la loi « Don’t ask, Don’t tell » qui oblige les militaires à dissimuler leur homosexualité au risque d’être exclus.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

La juge Virginia Philipps vient de donner l’ordre au Pentagone de cesser d’appliquer une loi qui selon elle est en contradiction avec le 1er et le 5e amendement de la Constitution américaine, car elle ignore les droits fondamentaux des militaires. Elle veut donc qu’elle cesse d’être appliquée.

Cela veut dire que si l’armée doit se plier à son injonction, elle ne peut plus exclure des soldats dont l’homosexualité a été découverte ou qu’ils ont choisie eux-mêmes de révéler. La décision a été accueillie avec enthousiasme par la communauté gay et lesbienne américaine. « C’est un peu comme si nous avions gagné à la loterie » a dit l’un des leaders d’une organisation homosexuelle.

Le président d’une association conservatrice a pour sa part dénoncé « une juge qui se mêle de faire de la politique ». Le gouvernement américain a maintenant 60 jours pour faire appel.

Barack Obama souhaite, à l’instar de 70% des Américains, l’abrogation de la loi. Le secrétaire à la Défense et le chef d’Etat-major inter-armées sont aussi pour, mais nombre d’officiers supérieurs y sont opposés. La Chambre a voté en mai en faveur de l’annulation, mais au Sénat les républicains ont réussi à bloquer un vote.

Un rapport doit être publié en décembre prochain sur l’impact qu’aurait l’élimination de la loi sur le moral des troupes.

Partager :