Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guericolas
Il a fallu que les partis d’opposition talonnent Lawrence Cannon devant les députés du Parlement pour que le ministre des Affaires étrangères reconnaisse du bout des lèvres que son gouvernement va aider le jeune Canadien à rentrer au pays.
Jamais jusque-là, les conservateurs au pouvoir n’avaient voulu tendre la main à celui que toutes les associations de juristes et les organismes de défense des droits humains considèrent comme un enfant-soldat, puisqu’il n’avait que 15 ans au moment du meurtre dont il a été reconnu coupable.
Depuis plusieurs jours le gouvernement canadien nie toute participation à l’accord conclu entre les autorités américaines et Omar Khadr, même si Washington affirme que le Canada était au courant de l’entente.
« Je trouve ça absolument aberrant, a déclaré le chef de l’opposition Michael Ignatieff, qu’un gouvernement ne puisse pas dire la vérité sur une négociation importante avec les Américains ».
Omar Khadr va s’en doute pouvoir purger le reste de sa peine, dans un an, au Canada. Même si Amnesty International se réjouit de son prochain retour, l’organisme dénonce l’attitude du gouvernement. Il considère que le Canada crée un dangereux précédent en ayant accepté de laisser juger par un tribunal militaire un accusé mineur au moment des faits, en dépit des conventions internationales qu’il a signées.