Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Cela faisait 27 ans, avant la chute du Mur de Berlin, que la gauche ne l´avait pas emporté à Lima. Avec un tiers de la population péruvienne, Lima concentre pourtant une grande partie des problèmes du pays.
Avec Susana Villarán, ce n´est d´ailleurs pas nécessairement la gauche qui a été choisie. Selon de nombreux analystes, la nouvelle mairesse est un pari contre une classe politique traditionnelle représentée par son adversaire conservatrice Lourdes Flores.
Agée de 61 ans mais toujours joviale et appuyée par la jeunesse, Susana Villarán est divorcée et mère de trois enfants dont un chef cuisinier de réputation internationale. Elle a toujours défendu les droits de l´homme et en particulier l´instauration de ce que l´on appelle ici « El vaso de Leche », le verre de lait quotidien pour des centaines de milliers d´enfants pauvres.
« Moderne et libérale »
Ministre de la Femme il y a dix ans, elle revendique une gauche « moderne et libérale » qui n´est ni « radicale » ni « caviar ». Durant la campagne électorale, son parti Force sociale a d´ailleurs pratiquement rompu avec certains alliés marxistes.
Susana Villarán a dû se démarquer de la guérilla colombienne et du régime vénézuélien, peu en cour au Pérou. Elle hérite d´une ville plutôt bien gérée par le maire Castañeda, aujourd´hui favori de l´élection présidentielle d´avril 2011.