La République dominicaine s’inquiète d’une propagation de l’épidémie de choléra sur son territoire

Cela fait désormais une semaine que le choléra sévit en Haïti. L'ONU redoute désormais que l'épidémie prenne une ampleur nationale. En 7 jours, 259 personnes sont mortes de la maladie et plus de 3 000 autres sont actuellement hospitalisées. Et même si, lundi 25 octobre 2010, l’épidémie semblait marquer le pas avec une baisse du nombre de nouveaux décès, la République dominicaine, pays voisin, a pris des mesures à la frontière pour tenter de limiter la propagation.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Depuis l'apparition du choléra dans le pays, les rumeurs sont nombreuses au sein de la population. Le contrôle de l'épidémie se joue sur une bonne information des Haïtiens, le directeur général du ministère de la Santé, Gabriel Thimoté, a précisé les mesures prises par le pays voisin.

« Il y a une grande préoccupation au sein de la population : est-ce que la frontière avec la République dominicaine est fermée ? La frontière n'est pas fermée, il s'agit d'une veille épidémiologique. Qu'est ce que cela veut dire? Cela signifie que les Dominicains sont conscients qu'ils ne peuvent pas empêcher des germes de rentrer chez eux, ça c'est clair : on ne peut pas empêcher les bactéries de quitter Haïti et de rentrer sur le territoire dominicain ».

Sur décision du président dominicain Léonel Fernandez, depuis lundi matin 8h toutes les personnes doivent subir à la frontière un contrôle médical. Le ministre dominicain de la Santé, Bautista Rojas a annoncé un «strict contrôle des ports, aéroports at passages frontaliers pour éviter la transmission de la maladie» à la République dominicaine.

Or nombreux sont les Haïtiens qui se pressent aux points de passage car ils craignent d'être contaminé s’ils restent dans leurs pays. La pression est telle que, quelques heures après que ces mesures de contrôle aient été mises en place, les Casques bleus ont dû utiliser des gaz lacrymogènes à Ouanaminthe, ville frontalière, pour disperser une foule trop nombreuse.

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