Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
L’Office des Nations unies pour les affaires humanitaires tient à être précis : les cinq personnes décédées à Port-au-Prince du choléra ont contracté la maladie dans l’Artibonite, le département où l’épidémie est apparue.
Il n’y aurait donc pas pour l’heure de foyer de choléra à proprement parler dans la capitale. Mais les rumeurs sont nombreuses et pour le Dr Thimoté, directeur général du ministère de la Santé, cela peut aider à limiter la propagation : « A partir de ces rumeurs, nous faisons en sorte que tout le monde soit mobilisé. Cela nous permet de répondre à tous les besoins en temps réel. Mais pour le moment nous pouvons dire que la situation est sous contrôle ».
Du côté des ONG, on se prépare à l’éventualité d’un foyer de choléra dans la capitale. Julie Schindall travaille pour Oxfam, une organisation spécialisée dans l'assainissement. Et son discours est loin d'être aussi confiant que celui du ministère : « Ici on a une grande partie de la population qui est sans abri, qui vit sous des tentes. Ce type de choléra se montre très virulent, il y a beaucoup de personnes qui meurent assez vite et ca peut donc être très dangereux pour la zone urbaine de Port-au-Prince ».
Tous les acteurs misent avant tout sur les bons comportements de la population. Mais avoir de l'eau propre pour se laver les mains n'est pas gratuit et organiser des distributions massives dans cette métropole de plus de deux millions d'habitants sera un défi difficilement surmontable.