Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Amenés en ambulance, en voitures privées, portés par leur proches, les personnes atteintes du choléra affluent toujours en nombre à l'hôpital de Saint-Marc. Dans la cour, des enfants vomissent, l'organisation des soins d'urgence est très difficile. Devant l'ampleur de l'épidémie, le docteur Saint-Laud est très inquiet
« Maintenant j'ai peur pour Saint-Marc, d'abord car tout l'hôpital est contaminé. On n'a pas encore de dispositions pour limiter les zones qui sont contaminées et les patients vont par-ci, par-là. Les patients vont déféquer n'importe où. On n'a pas encore les moyens de bien gérer les déchets. Donc je pense que Saint-Marc est en grand danger et je pense que Port-au-Prince aussi parce que beaucoup de gens qui travaillent ici vivent à Port-au-Prince. Je ne sais pas mais avec les souliers, comme il y a des déchets partout, c'est sûr qu'on va emmener des germes à Port-au-Prince. Je ne le souhaite pas mais je peux dire que l'on court un grand risque ».
Ce que les médecins, les autorités et les ONG redoutaient est arrivé : dans la journée de vendredi, deux décès dûs au choléra ont été enregistrés à Port-au-Prince. Le pire peut être envisagé car dans la capitale, il y a toujours plus d'un million de sinistrés du séisme qui vit dans les rues, dans les camps, dans des conditions sanitaires très inquiétantes.